Construire avec moins d’eau : enjeux et solutions

Le phénomène est désormais patent : intensification de l’activité humaine et changement climatique engendrent un stress hydrique de plus en plus notable sur notre planète.

Chaque année, des milliards de mètres cubes d’eau sont engloutis par la consommation des ménages mais aussi par les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et du tertiaire.

Rien qu’en France, on estime à 27,8 milliards* le nombre de m³ d’eau prélevés par an.

Sur ces presque 28 milliards, ce sont quelques 4,1 milliards de m³ qui se trouvent consommés* (par « consommation » on entend dans ce cas que l’eau n’est pas restituée aux milieux aquatiques au terme du cycle d’utilisation). Toutes catégories confondues, l’agriculture prend la première place du palmarès des activités consommatrices d’eau (57 %) tandis que les usages industriels représentent environ 5 % de cette consommation.

*Source : Ministère de la Transition écologique

Or, nul ne peut désormais ignorer que les ressources en eau sont limitées. Et nombreuses sont les études qui pointent du doigt le risque grandissant de pénurie.

Au niveau planétaire, les zones affectées par le manque d’eau ne se trouvent plus uniquement dans l’hémisphère sud : à l’heure actuelle, c’est déjà plus d’un tiers du territoire européen qui est concerné par le stress hydrique.

Le Plan Eau présenté par le gouvernement français l’a rappelé : plus que jamais, il nous faut mettre en place une gestion résiliente de l’eau. Mieux réguler les prélèvements, identifier les sources de gaspillage, éviter les risques de pollution… Les pistes d’amélioration ne manquent pas.

Consciente de l’urgence, la filière construction cherche, elle aussi, et depuis longtemps les moyens de préserver la ressource en eau.

Et dans cette quête de durabilité, force est de constater que la construction métallique apporte une réponse des plus intéressantes. En recourant aux procédés de la filière sèche, le secteur de la construction métallique fait même figure de très bon élève en matière de sobriété hydrique. Explications…

Par ses caractéristiques intrinsèques, le système de la filière sèche est gage de sobriété hydrique et de durabilité.

Les structures métalliques en sont une excellente illustration. Grâce à un niveau élevé de préfabrication des pièces en usine, l’installation des charpentes métalliques sur les chantiers peut être réalisée dans des délais très courts. Contrairement à l’édification d’ouvrages en béton, la construction de bâtiments industriels en métal ne nécessite pas d’utilisation d’eau sur les chantiers. Deux bénéfices notables résultent de ce fait :

1. de réelles économies en termes de ressource hydrique ;
2. un risque d’écoulement et de pollution écarté d’emblée.

Beaucoup plus propre que la filière humide, la construction en filière sèche permet logiquement d’économiser la ressource en eau. Bénéfice supplémentaire : elle limite les risques de pollution des nappes phréatiques.

À ce titre, l’impact environnemental des constructions métalliques sur les chantiers peut donc être considéré comme minime.
D’autant plus que s’y ajoutent les vertus naturelles de l’acier…
Réutilisable à l’infini, l’acier est en effet un matériau totalement recyclable. Avec un bonus de taille : il conserve toutes ses qualités au fil du cycle de régénération. Cette spécificité permet par ailleurs de préserver les ressources en minerai de fer, constituant essentiel de l’acier.

Bon à savoir : les métaux ne représentent que 3 % du volume des déchets générés par le secteur de la construction. En outre, près de la moitié de ces déchets est ensuite réemployée par le biais du recyclage matière… Un atout « durabilité » de plus à mettre au crédit de la construction métallique !

Éviter le gaspillage à toutes les étapes : aussi basique que puisse sembler ce conseil, il est pourtant essentiel pour se doter des moyens permettant de réaliser des économies d’eau.

Pour le mettre en pratique, plusieurs types d’actions peuvent être envisagés.

Fondamental pour réduire les risques de fuites et le gaspillage, l’entretien des équipements de distribution doit être au cœur de toutes les attentions. Une simple fuite d’eau, même légère, pouvant se révéler très coûteuse, l’objectif est évidemment de procéder aux réparations le plus tôt possible.

Obtenir des résultats probants nécessite la collaboration de tous. Informer l’ensemble des personnes œuvrant sur les chantiers de la nécessité d’économiser l’eau est donc fondamental si l’on souhaite réduire notablement les niveaux de consommation.

Pour favoriser l’engagement maximum de tous les opérateurs dans cette démarche écoresponsable, un programme de communication peut être mis en place. Encourager les équipes à formuler des idées d’amélioration peut aussi s’avérer très payant : cela favorise l’implication du personnel dans le processus tout en contribuant à renforcer l’esprit d’équipe.

La surveillance régulière des niveaux de consommation permet de détecter rapidement les éventuelles anomalies (fuites ou utilisations excessives). Pour améliorer encore le processus, l’idéal est de documenter ces niveaux sur chaque chantier. Ce n’est qu’à ce prix qu’il est réellement possible d’identifier les secteurs nécessitant une optimisation de la consommation d’eau. L’idée étant de mettre ensuite en place des objectifs de réduction pour les projets suivants.

Pour réduire la dépendance à l’eau potable, on peut en parallèle des mesures précédentes installer un système de collecte d’eau de pluie. Récupérée puis stockée, cette eau pourra par la suite servir au nettoyage des équipements (outils, véhicules…). Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, cette action pourrait bien, au bout du compte, impacter le niveau global de consommation d’eau.

Enjeu crucial pour les décennies à venir, la préservation des ressources en eau incombe désormais à tous, individuels comme entreprises.

En adoptant un maximum de stratégies de réduction de consommation d’eau, les entreprises de charpentes métalliques démontrent une fois encore leur ferme volonté de s’engager toujours plus loin sur la voie de la durabilité.

D’autres réflexions sont en cours dans l’industrie, notamment la production d’acier vert visant à réduire les émissions de CO2 de la filière acier.

Sources photos : @Freepik et @Istock